1. Qu’est-ce que le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) ?
Réponse :
Le MACF, ou CBAM en anglais (Carbon Border Adjustment Mechanism), est un mécanisme instauré par l’Union européenne pour ajuster le coût carbone des produits importés en fonction des émissions de CO₂ générées lors de leur production. Il vise à éviter la fuite de carbone en garantissant que les produits importés respectent les mêmes normes climatiques que ceux fabriqués au sein de l’UE.
2. Quels secteurs sont concernés par le MACF ?
Réponse :
Dans un premier temps, les mécanismes MACF s’appliquent à des secteurs à forte intensité carbone et exposés à la concurrence internationale, tels que :
3. Comment les émissions de CO₂ des produits importés sont-elles calculées ?
Réponse :
Les émissions de CO₂ sont calculées en tenant compte des émissions directes, qui résultent de la production du bien, et des émissions indirectes, liées à la consommation d’énergie (électricité, par exemple). Actuellement, le calcul des émissions indirectes est encore en discussion au sein de l’UE.
4. Que doivent faire les importateurs durant la phase transitoire (2023-2025) ?
Réponse :
Durant la phase transitoire, les importateurs doivent déclarer les émissions associées aux produits importés, sans obligation d’achat de certificats carbone. Cette phase permet à l’UE de collecter des données, tester les systèmes de déclaration et préparer les opérateurs à la mise en œuvre définitive.
5. Que se passera-t-il après 2026 ?
Réponse :
À partir de 2026, les importateurs devront acheter des certificats MACF correspondant aux émissions de CO₂ de leurs produits. Le prix de ces certificats sera basé sur le prix des quotas d’émission du système ETS de l’UE, et il pourra y avoir des réductions si le pays d’origine impose déjà un prix carbone similaire.
6. Comment les importateurs peuvent-ils acheter des certificats MACF ?
Réponse :
Les certificats MACF peuvent être achetés via une plateforme dédiée gérée par la Commission européenne. Chaque certificat correspond à une tonne de CO₂ émise, et son prix est aligné sur le cours moyen des quotas ETS européens.
7. Quels sont les avantages du MACF pour l’Union européenne ?
Réponse :
Le MACF offre plusieurs avantages, notamment :
Inciter les pays tiers à adopter des normes climatiques similaires.
Protéger les entreprises européennes contre la concurrence déloyale.
Éviter la délocalisation des émissions de CO₂, en empêchant les entreprises de délocaliser leur production dans des pays aux normes moins strictes.
Générer des recettes budgétaires qui peuvent être investies dans la transition énergétique.
8. Quels sont les inconvénients ou défis associés au MACF ?
Réponse :
Les principaux défis incluent :
Des risques de tensions commerciales avec des pays en développement ou des partenaires économiques comme la Chine ou l’Inde.
Une complexité administrative pour les importateurs, qui devront gérer des déclarations détaillées et des audits externes.
La nécessité d’harmoniser les méthodologies de calcul des émissions de CO₂ entre différents pays pour garantir une application équitable du mécanisme.
9. Comment le MACF peut-il encourager une transition verte à l’échelle mondiale ?
Réponse :
En appliquant une taxe carbone aux importations, les mécanismes MACF encouragent les pays tiers à adopter des politiques climatiques plus ambitieuses. Cela peut les inciter à instaurer leur propre tarification du carbone, créant ainsi une pression pour un alignement des standards environnementaux à l’échelle mondiale. Ce mécanisme pourrait devenir un modèle pour d’autres régions, contribuant ainsi à une action climatique mondiale plus cohérente.
10. Quelles sont les principales objections des pays non européens face au MACF ?
Réponse :
Les principales objections concernent le caractère perçu comme protectionniste du MACF. Certains pays considèrent que ce mécanisme constitue une barrière commerciale déguisée, discriminant les produits en provenance de pays sans réglementation carbone équivalente. Ces tensions pourraient être exacerbées dans les négociations commerciales internationales, notamment avec les grandes puissances économiques comme la Chine et l’Inde.